Post by Dmitry Rybolovlev on Mar 14, 2016 8:08:29 GMT
Monaco : le volte-face de la Justice
En auditionnant l’oligarque russe Dmitry Rybolovlev sous le régime de la garde à vue le 17 novembre dernier, la Justice du Rocher montre qu’elle prend ouvertement ses distances avec le puissant patron de l’AS Monaco. Est-ce pour protéger le Prince Albert ?
Le scandale n’en finit pas de faire la Une des journaux de la planète. La plainte du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev contre le marchand d’art suisse Yves Bouvier et sa complice présumée Tania Rappo fait depuis près d’un an le bonheur de toutes les gazettes… Mais certainement pas du Palais princier qui se serait bien passé de la mauvaise publicité de ce feuilleton juridico-mondain qui alimente la rubrique des faits divers et jette le discrédit sur la justice monégasque en général et sur la personne du Prince Albert en particulier.
Comme un simple citoyen
Le patron du club de foot de l’AS Monaco en a-t-il trop fait ? Est-il allé trop loin dans son délire mytho-mégalomaniaque au point d’indisposer le Prince ? C’est probable. Car en d’autres temps, Dmitry Rybolovlev n’aurait sans doute pas été entendu par la police monégasque sous le régime de la garde à vue comme le premier délinquant venu.
Or, c’est bien ce qui s’est passé le 17 novembre lorsque l’oligarque et son avocate, Tetiana Bersheda, ont dû répondre aux questions de la police. Ils ont dû s’expliquer sur l’enregistrement illicite de Tania Rappo. Les propos de celle qui fut autrefois l’amie et la confidente de la famille Rybolovlev ont été enregistrés à son insu et transmis à la police. La plainte qu’elle a déposée pour « atteinte à la vie privée et familiale » constitue désormais l’un des volets de la tentaculaire « affaire des tableaux ».
Instruction à charge
Le dossier principal reste cependant centré sur le litige financier qui met aux prises le milliardaire russe au marchand d’art. Dmitry Rybolovlev a porté plainte le 9 janvier pour « escroquerie » estimant que la fabuleuse collection de toiles de maîtres qu’il a acquise au cours des dix dernières années aurait fait l’objet d’une surfacturation.
La manière dont la plainte a été instruite par les autorités judiciaires monégasques pose question: en effet, les deux Suisses ont été attirés dans un véritable guet-apens, le 25 février, à Monaco. Placés en garde à vue, ils ont été inculpés dans la foulée d’escroquerie, pour l’un, et de blanchiment, pour l’autre.
Connivences suspectes
L’avocat d’Yves Bouvier, Me Francis Szpiner, a dénoncé haut et fort l’instruction à charge menée contre son client suisse. Le ténor du barreau parisien met l’accent sur les connivences, pour ne pas dire plus, entre le patron du club de football et les autorités judiciaires : le directeur des Affaires judiciaires Philippe Narmino, vu en compagnie de l’oligarque dans la célèbre station de Gstaad, le procureur général Jean-Pierre Dreno, au mieux avec le milliardaire, et Paul Masseron, Conseiller de l’Intérieur, recruté par le Président de l’AS Monaco comme chef du protocole…
Sans parler des faux documents produits opportunément par la Banque HSBC située dans le même immeuble que le Penthouse de Rybolovlev. Cela fait beaucoup.
Autant d’anomalies, dans une procédure aussi médiatisée, ne pouvaient que nuire à la notoriété de la Principauté, déjà altérée par son image de paradis fiscal. Le Prince Albert peut-il laisser perdurer cette réputation de Principauté bananière et laisser se répandre les soupçons de corruption qui, depuis 2011 et l’arrivée sur le Rocher du sulfureux oligarque Rybolovlev, gangrènent toute l’administration ?
La justice monégasque veut aujourd'hui ostensiblement renouer avec l’Etat de droit: le remplacement du procureur général par un magistrat de bonne réputation, Jacques Dorémieux, et la mise en garde à vue de Rybolovlev semblent marquer la fin de l’impunité de l’oligarque.
www.liberation.fr/france/2015/11/17/monaco-rybolovlev-en-garde-a-vue_1414095
www.letemps.ch/suisse/2015/04/15/un-mysterieux-diner-gstaad-eclaire-un-jour-nouveau-affaire-yves-bouvier
En auditionnant l’oligarque russe Dmitry Rybolovlev sous le régime de la garde à vue le 17 novembre dernier, la Justice du Rocher montre qu’elle prend ouvertement ses distances avec le puissant patron de l’AS Monaco. Est-ce pour protéger le Prince Albert ?
Le scandale n’en finit pas de faire la Une des journaux de la planète. La plainte du milliardaire russe Dmitry Rybolovlev contre le marchand d’art suisse Yves Bouvier et sa complice présumée Tania Rappo fait depuis près d’un an le bonheur de toutes les gazettes… Mais certainement pas du Palais princier qui se serait bien passé de la mauvaise publicité de ce feuilleton juridico-mondain qui alimente la rubrique des faits divers et jette le discrédit sur la justice monégasque en général et sur la personne du Prince Albert en particulier.
Comme un simple citoyen
Le patron du club de foot de l’AS Monaco en a-t-il trop fait ? Est-il allé trop loin dans son délire mytho-mégalomaniaque au point d’indisposer le Prince ? C’est probable. Car en d’autres temps, Dmitry Rybolovlev n’aurait sans doute pas été entendu par la police monégasque sous le régime de la garde à vue comme le premier délinquant venu.
Or, c’est bien ce qui s’est passé le 17 novembre lorsque l’oligarque et son avocate, Tetiana Bersheda, ont dû répondre aux questions de la police. Ils ont dû s’expliquer sur l’enregistrement illicite de Tania Rappo. Les propos de celle qui fut autrefois l’amie et la confidente de la famille Rybolovlev ont été enregistrés à son insu et transmis à la police. La plainte qu’elle a déposée pour « atteinte à la vie privée et familiale » constitue désormais l’un des volets de la tentaculaire « affaire des tableaux ».
Instruction à charge
Le dossier principal reste cependant centré sur le litige financier qui met aux prises le milliardaire russe au marchand d’art. Dmitry Rybolovlev a porté plainte le 9 janvier pour « escroquerie » estimant que la fabuleuse collection de toiles de maîtres qu’il a acquise au cours des dix dernières années aurait fait l’objet d’une surfacturation.
La manière dont la plainte a été instruite par les autorités judiciaires monégasques pose question: en effet, les deux Suisses ont été attirés dans un véritable guet-apens, le 25 février, à Monaco. Placés en garde à vue, ils ont été inculpés dans la foulée d’escroquerie, pour l’un, et de blanchiment, pour l’autre.
Connivences suspectes
L’avocat d’Yves Bouvier, Me Francis Szpiner, a dénoncé haut et fort l’instruction à charge menée contre son client suisse. Le ténor du barreau parisien met l’accent sur les connivences, pour ne pas dire plus, entre le patron du club de football et les autorités judiciaires : le directeur des Affaires judiciaires Philippe Narmino, vu en compagnie de l’oligarque dans la célèbre station de Gstaad, le procureur général Jean-Pierre Dreno, au mieux avec le milliardaire, et Paul Masseron, Conseiller de l’Intérieur, recruté par le Président de l’AS Monaco comme chef du protocole…
Sans parler des faux documents produits opportunément par la Banque HSBC située dans le même immeuble que le Penthouse de Rybolovlev. Cela fait beaucoup.
Autant d’anomalies, dans une procédure aussi médiatisée, ne pouvaient que nuire à la notoriété de la Principauté, déjà altérée par son image de paradis fiscal. Le Prince Albert peut-il laisser perdurer cette réputation de Principauté bananière et laisser se répandre les soupçons de corruption qui, depuis 2011 et l’arrivée sur le Rocher du sulfureux oligarque Rybolovlev, gangrènent toute l’administration ?
La justice monégasque veut aujourd'hui ostensiblement renouer avec l’Etat de droit: le remplacement du procureur général par un magistrat de bonne réputation, Jacques Dorémieux, et la mise en garde à vue de Rybolovlev semblent marquer la fin de l’impunité de l’oligarque.
www.liberation.fr/france/2015/11/17/monaco-rybolovlev-en-garde-a-vue_1414095
www.letemps.ch/suisse/2015/04/15/un-mysterieux-diner-gstaad-eclaire-un-jour-nouveau-affaire-yves-bouvier